Page:Du Camp - Paris, tome 6.djvu/142

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où l’on chercha les restes de Louis XVI à la Madeleine, fait supposer que là aussi le cadavre avait été enlevé ou tout au moins changé de place.

Deux cimetières, — ou peu s’en faut, — suffisaient à tout Paris ; l’un, que l’on nommait indifféremment le cimetière de l’Ouest ou de Vaugirard, occupait extra muros l’espace compris entre les barrières de Vaugirard et de Sèvres, non loin de la barrière de la Voirie, qui fut plus tard la barrière des Fourneaux ; La Harpe y fut inhumé en 1803. Après avoir servi d’ossuaire, comme je l’ai dit, et avoir reçu momentanément les ossements mis à découvert par les fouilles de la voie publique, il a été coupé en partie par le prolongement de l’ancien boulevard extérieur ; ce qui en subsiste fait actuellement office de dépôt pour les pavés de la ville. L’autre cimetière a une double histoire qui se mêle et se confond si bien, qu’il est parfois difficile de la débrouiller ; plus d’un écrivain s’y est laissé prendre. Il avait un renom assez sinistre dans la population parisienne, car longtemps on y porta le corps des suppliciés. L’Hôtel-Dieu et l’hôpital de la Trinité possédaient dans le faubourg Saint-Marcel un terrain composé de deux lopins achetés l’un le 16 mars 1672, devant Mes Saint-Jean et Leroi, notaires, l’autre le 3 juin de la même année par l’entremise de Mes Pillaut et Lemaire. Cet enclos s’appelait Clamart et prenait ce nom de l’hôtel de Crouy-Clamart, qui avait subsisté auprès de la maison Scipion jusqu’en 1646. Ce terrain était situé sur la ruelle de la Muette, qui servait de point de jonction à la rue Poliveau et à la rue du Fer-à-Moulin. La Trinité, dont le cimetière particulier était trop étroit, l’Hôtel-Dieu, qui renonçait à déposer ses morts aux Innocents, ouvrirent là une sorte de cimetière supplémentaire vers le milieu du dix-huitième siècle. La petite nécropole était déjà presque comblée aux premiers