Page:Du Camp - Paris, tome 6.djvu/238

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armées et des flottes, car s’il paye les taxes municipales à l’aide desquelles on pourvoit à ses besoins particuliers, il acquitte l’impôt, qui permet de subvenir aux nécessités générales.

Cet impôt n’est pas autre chose qu’une prime d’assurance ; on la verse entre les mains de l’État qui, en échange, garantit la défense du territoire, les moyens de communications rapides et la protection des intérêts que les transactions d’un peuple nombreux engagent incessamment. Plus les intérêts à sauvegarder sont importants, plus la prime d’assurance est élevée ; un négociant qui doit être protégé par les douanes, par les flottes, par la diplomatie et au besoin par les armées, paye une prime autrement forte que celle du simple citadin qui vit au jour le jour et n’a à veiller que sur sa propre personne.

Dans ce concours proportionnel de toutes les fortunes, qui varie chaque année selon les exigences accidentelles ou normales auxquelles il faut répondre et qui forme, en résumé, la fortune même de la France, la part de Paris est considérable ; elle pèse lourdement sur sa population, lorsque les événements ralentissent cet énorme mouvement d’opérations de toutes sortes que l’on nomme les affaires ; elle est, au contraire, portée allègrement lorsque nous sommes aux heures de la prospérité. Il est impossible de déterminer d’une façon précise quelles ressources Paris ajoute aux revenus du pays : des exemples le feront comprendre. Les douanes sont une des richesses de l’État ; beaucoup d’objets imposés utilisés à Paris ont acquitté les droits aux frontières ; beaucoup d’objets destinés à la province acquittent les droits à Paris. Il en est de même pour les contributions indirectes ; en 1872, de ce chef, on a payé à Paris 190 170 852 francs, mais dans cette somme les chemins de fer entrent pour 66 984 075 ; or ce genre