Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/193

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du riz, des légumes, et de ce qui n’a pas vie. Les mandarins ont dans leurs maisons de la volaille qu’ils font tuer, et on ne laisse pas de vendre de la viande en secret ; car à Kiang tcheou où l’on avait fait la même défense, on n’en manquait point, et on ne la vendait guère plus cher que dans un autre temps. Je demeurai dans cette ville le reste du jour à cause du mauvais temps, et parce qu’il n’était pas possible de se rendre à la couchée.

Le 7 je fis 40 lis, et j’allai dîner à un gros village ; route est sud-est. Un quart de lieue après Itchin, on entre dans les montagnes qui sont toutes de bonne terre ; la montée en est rude. À droite et à gauche, jusque dans les précipices, tout est cultivé et semé. Au-dessus des montagnes est une plaine cultivée avec des hameaux et des arbres de tous côtés ; on y voit quelquefois des terrasses les unes sur les autres de quatre ou cinq pieds de terre labourée. Il paraît que c’était des sommets de montagnes que les Chinois ont coupé pour y semer du blé. On trouve grand monde sur cette route, et l’on voit des montagnes qui prennent l’occident, le midi, et l’orient : elles font plus d’un demi cercle.

J’allai coucher à quarante lis dans un bourg nommé Ouan tchai : route sud-est. A une lieue de Leou hou on trouve d’autres montagnes à passer : elles sont pierreuses et incultes, excepté dans quelques vallées. Une lieue plus loin on en monte une autre, dont la descente est si raide, que je fus obligé de mettre pied à terre. Je rencontrai plusieurs hommes, qui voituraient sur des ânes et des mulets des chaudrons de terre couleur de fer. Tout ce pays est pauvre, et le chemin difficile.

Le 8 je vins dîner dans un hameau à quarante lis : route sud-est, toujours entre les montagnes dans une vallée. Le chemin pierreux, mais uni sans monter ni descendre. Je passai par un hien nommé Tsin choui. C’est une petite ville, dont les murailles sont de brique. Après cette ville on trouve à droite et à gauche deux tours sur la cime des plus hautes montagnes. Du reste quelques hameaux le long du chemin. A la dînée on nous servit dans des plats de faïence, mais plus grossière que celle d’Europe.

A la sortie de cette ville on a à grimper une montagne où l’on trouve des hameaux. Il faut compter sur une heure de chemin très difficile : les chariots ne peuvent y monter ni en descendre : il y a des endroits dans le chemin si étroits, qu’ils risqueraient de tomber dans des précipices. Ces endroits sont incultes.

Vient ensuite un chemin uni et des terres labourées, et l’on passe deux ou trois villages. On se trouve néanmoins comme dans une vallée, car on a d’autres sommets de montagnes plus élevées à droite et à gauche. Je couchai à Leou tchouen, bourg assez passable, dont les maisons sont de brique. 40 lis route sud.

Le 9 je vins dîner à un petit village, 40 lis, route au sud sud-est ; je passai par trois villages et par quelques hameaux. Un de ces villages se nomme Yi tchin. On y fait de ces poteries, ou chaudrons de terre couleur de fer, que j’ai vu porter sur ma route. Le chemin est uni dans un