Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/275

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mille ducats. Il sort à toute heure de cette ville, et des autres villes de son district, une quantité prodigieuse de vaisseaux, qui vont trafiquer chez les nations étrangères.


KIEN NING FOU. Troisième ville.


Huit villes du troisième ordre relèvent de cette ville principale, qui est située sur le bord de la rivière de Min ho ; elle est assez marchande, parce que c’est le passage de toutes les marchandises qui montent et qui descendent la rivière.

Comme elle cesse d’être navigable vers la ville de Pou tching hien, laquelle est environ à trente lieues de Kien ning, on y débarque les marchandises, et des portefaix les transportent par-dessus les montagnes, jusqu’à une bourgade près de Kiang tchan de la province de Tche kiang pour les embarquer sur une autre rivière. Huit à dix mille portefaix sont là à attendre les barques, et gagnent leur vie à aller et à venir continuellement sur ces montagnes qui sont très escarpées, et dans les vallées qui sont également profondes.

On a tâché d’aplanir ce chemin, autant que la nature du terrain pouvait le permettre : il est pavé de pierres carrées, et semées de bourgs remplis d’hôtelleries pour loger les voyageurs. Il y a un bureau établi à Pou tching hien, où l’on exige un droit de toutes les marchandises ; et le revenu que ce droit produit, est destiné à réparer et à entretenir ce chemin.

Dans le temps que les Tartares conquirent la Chine, Kien ning soutint deux sièges, et persista dans le refus qu’elle fit de se soumettre à la domination tartare. Mais enfin après un second siège qui dura longtemps, les Tartares la prirent, la brûlèrent entièrement, et firent passer tous ses habitants au fil de l’épée. La plupart des maisons ruinées ont été rebâties depuis, mais moins magnifiquement qu’elles n’étaient avant la ruine de la ville.

Assez près de Kien ning est une ville du second ordre nommée Fou ning tcheou qui est recommandable, parce qu’elle a juridiction sur deux villes du troisième ordre, savoir Fou ngan hien et Ning te hien. Le pays où elles sont situées, est d’une vaste étendue, mais presque tout occupé par des montagnes. Celles qui sont vers le nord sont d’un accès difficile. Cependant rien n’y manque : la mer qui est dans le voisinage, lui fournit abondamment toutes les commodités de la vie.


YEN PING FOU. Quatrième ville.


Cette ville est placée sur la pente d’une montagne, au bas de laquelle coule la rivière de Min ho : une situation si agréable, fait que la ville présente une espèce d’amphithéâtre à la vue de ceux qui naviguent, et qui la découvrent toute entière, telle qu’elle est. Elle n’est pas fort grande, mais elle passe pour être une des plus belles villes de