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CHUN KING FOU. Troisième ville.


Cette ville qui est située sur une belle rivière, contient dans son ressort deux villes du second ordre, et sept du troisième. Elle est environnée de montagnes, dont quelques-unes sont toutes couvertes d’orangers. On y trouve encore plus de terres labourables, que dans le territoire de Pao ning dont je viens de parler.

On en retire beaucoup de soie, des oranges de toutes les sortes, de la racine de scorsonere, et une espèce de châtaignes agréables au goût. Du reste il n’y a rien de bien remarquable.


SU TCHEOU FOU. Quatrième ville.


La situation de cette ville sur les bords du fleuve Yang tse kiang la rend très marchande, et très célèbre, et lui donne communication avec la capitale, et avec plusieurs autres villes de la province. Le pays, nonobstant ses montagnes, n’en est pas moins fertile. Rien n’y manque de ce qui peut contribuer aux douceurs et aux commodités de la vie.

Presque partout la terre produit de ces espèces de roseaux que nous nommons bamboux, dont les Chinois font tant de différents ouvrages. Dix villes du troisième ordre relèvent sa juridiction.


TCHONG KING FOU. Cinquième ville.


C’est une des plus belles villes et des plus marchandes de la province, qui compte dans son ressort trois villes du second ordre et onze du troisième. Elle est au confluent de deux rivières remarquables, qui jointes ensemble facilitent son commerce avec toute la province. L’une se nomme Hin cha kiang ou sable d’or ; en venant de la province d’Yun nan elle ramasse toutes les eaux des montagnes, qui bornent la Tartarie limitrophe. L’autre qui vient encore de plus loin hors de la Chine, est proprement le Ta kiang, quoiqu’on l’appelle de divers noms suivant les lieux par où il passe. Mais après Yo tcheou fou, on la nomme constamment Ta kiang, ou Yang tse kiang.

Tchong king, est bâtie sur une montagne, où les maisons paraissent s’élever peu à peu en forme d’amphithéâtre ; tout le pays qui en dépend est d’une vaste étendue, et est mêlé de plaines et de montagnes. L’air y est sain et tempéré. On y fait de fort jolis coffres de cannes entrelacées qu’on peint de diverses couleurs. On pêche dans ses rivières d’excellents poissons. Les tortues surtout y sont fort estimées.