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que de venir, à chaque changement de règne, demander l’agrément et la protection de l’empereur.

4° Il rétablit plusieurs illustres familles qui étaient presque entièrement dégradées, et donna aux descendants des empereurs de petites souverainetés, pour soutenir leur rang avec décence. Un prince de la famille de Chin nong fut placé dans la province de Chen si. Un second de la famille de Hoang ti eut pour son partage un pays de la province de Hou quang, qui fut appelé le royaume de Tsou ; un troisième qui descendait de l’empereur Yao, eut des terres aux environs de Peking, qu’on nomma le royaume de Sou. Un autre descendant de Chun obtint des terres de la province de Ho nan, sous le titre de principauté de Tchin.

5° Il érigea plusieurs autres terres en quinze principautés, dont il gratifia quinze de ses parents. Mais il ne prévoyait pas que toutes ces souverainetés, quoiqu’elles relevassent de sa couronne, deviendraient dans la suite une source de guerres funestes.

Plusieurs de ses ministres furent également récompensés d’établissements presque aussi considérables, et il en éleva d’autres aux premières dignités de l’empire.

Le bruit de la sagesse et de la générosité de l’empereur se répandit dans les pays les plus éloignés, et l’on vit bientôt dans la capitale plusieurs princes étrangers, qui avaient refusé de rendre leurs hommages à Tcheou, venir faire leur cour à Vou vang, pour lui payer les anciens tributs, et se mettre sous sa protection.

Vou vang, dès la seconde année de son règne, fut attaqué d’une dangereuse maladie, qui fit craindre de le perdre. Toute la cour en fut alarmée. Tcheou kong son premier ministre fit offrir dans le palais des sacrifices pour la guérison de l’empereur, et au milieu de la solennité, il éleva les mains au Ciel, et d’une voie haute et distincte, il fit sa prière, par laquelle il offrit sa propre vie en sacrifice, pour racheter une vie aussi précieuse à l’État, que l’était celle de ce prince. L’histoire rapporte que dès le lendemain l’empereur se porta beaucoup mieux, et qu’en peu de temps il recouvra la santé.

Cette action du premier ministre, fut fort applaudie, et l’empereur en fut lui-même si touché, qu’il l’écrivit de sa propre main dans des registres secrets, qu’on conserve au palais dans des coffres d’or. Il continua à gouverner son peuple avec une tendresse de père, et il s’appliqua infatigablement aux affaires jusqu’à sa mort, qui arriva l’année vingt-troisième du cycle. Son fils nommé Tching vang lui succéda.