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toute son autorité entre les mains de l’impératrice nommée Guei, qui avait été sa fidèle compagne dans son exil.

Cette princesse, par le conseil de San se gouverneur du palais, avec lequel elle vivait criminellement, voulut mettre Chang son fils sur le trône. Les princes et les petits rois de la Chine s’opposèrent à cette résolution, et de tous côtés l’on prit les armes.

Tchung tsong mourut à l’âge de cinquante-cinq ans du poison qu’on lui avait donné. Chang fut aussitôt proclamé empereur ; mais son oncle qui avait une principauté, s’empara en même temps du palais ; l’impératrice fut tuée avec sa fille et le jeune Chang ne sauva sa vie, qu’en se livrant lui-même à la discrétion de son oncle, et lui remettant la couronne entre les mains. Iuy tsong frère du défunt empereur, lui succéda.


IUY TSONG. Cinquième empereur.
A régné deux ans.


Le peu de temps qu’a régné ce prince, le met au rang de ceux dont on n’a rien à dire. Tout ce qu’on en sait, c’est qu’ayant pris possession de l’empire la quarante-septième année du cycle, il mourut la quarante-huitième, âgé de cinquante-cinq ans. Hiuen tsong son troisième fils fut déclaré son successeur.


HIUEN TSONG. Sixième empereur.
A régné quarante-quatre ans.


Le beau naturel de ce prince, sa retenue, sa rare modération, et son zèle pour le bien public, donnèrent d’abord une grande idée du bonheur qu’on espérait goûter sous son règne. Il devint le restaurateur de sa famille, qui était sur le penchant de sa ruine. Mais il fit une faute presque irréparable, en confiant à un des eunuques nommé Kao lie se la charge de maître du palais. Sans doute qu’il ne prévoyait pas les malheurs que la puissance des eunuques attirerait un jour à sa personne et à ses successeurs. La loi chrétienne commença à respirer, et à devenir florissante sous le règne de ce prince, et sous les trois empereurs qui lui succédèrent.


Cycle LII. Année de J. C. 724.

Hiuen tsong regardait le luxe comme la perte des bonnes mœurs, et il lui déclara une guerre ouverte. Il porta un édit, qui interdisait la pêche des perles. Un jour il se fit apporter tous les vases d’or et d’argent, avec tous les habits brodés d’or, et les fit brûler devant la porte de son palais, afin de réprimer par son exemple la