Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/584

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gloire ; que les finances s’épuisaient tous les jours par les folles dépenses qu’il faisait, soit à bâtir des palais et des jardins, soit à fournir aux frais des extravagantes cérémonies des bonzes, et à la recherche du breuvage de l’immortalité, que ces imposteurs publiaient être descendu du Ciel ; comme si, depuis cet heureux temps des empereurs Yao et Chun, il y ait eu personne qui se soit excepté de la fatale nécessité de mourir.

L’empereur ne put retenir sa colère en lisant ce mémorial, et il le jeta par terre. Peu après il le ramassa, et donna des marques d’un vrai repentir. Mais il n’eut pas le temps d’en profiter : peu de jours après la lecture de ce mémorial, il tomba malade, et à peine eut-il pris le prétendu breuvage d’immortalité, qu’il rendit le dernier soupir à l’âge de cinquante-huit ans. Son fils nommé Mo tsong lui succéda.


MO TSONG. Douzième empereur.
A régné six ans.


Il commença son règne par une action de clémence : il fit sortir des prisons ceux que son père y avait fait trop légèrement enfermer ; et à d’autres qu’il avait fait mourir, il conféra des titres d’honneur pour la consolation de leurs familles. Du reste, il ne pouvait souffrir que ses ministres lui donnassent des avis, et quelques-uns d’eux ayant pris cette liberté, furent abaissés à un rang inférieur.

Comme il est défendu par les lois de la Chine de posséder aucune magistrature dans la province où l’on est né, l’empereur modifia cette loi, et à la requête d’un colao, il permit aux mandarins de moindre considération, tels que sont les officiers qui ont inspection sur les lettrés et sur ceux qui lèvent le tribut, d’exercer ces emplois dans leur terre natale.

L’année neuvième du cycle ce prince tomba malade ; il déclara héritier son fils qui n’avait que dix ans, et le mit sous la tutelle de l’impératrice, et d’un colao nommé Tchang kiu tching. Ce jeune prince s’appelait Van lie, et sur le trône il s’appela Chin tsong.


CHIN TSONG II ou VAN LIE. Treizième empereur.
A régné quarante-huit ans.


Quoique ce prince n’eût que dix ans, il fit paraître dans toutes ses actions une prudence de conduite fort au-dessus de son âge. Il avait pour Tchang kiu tching son tuteur et son