Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/59

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changent en un même lieu dans un certain nombre d’années, nous n’avons pas cru devoir les insérer dans cette géographie. Il suffit qu’elles nous aient servi à déterminer au juste les rhumbs de vents des routes que nous faisions, et à nous faire connaître, par les observations faites sous le même méridien en des lieux, tantôt voisins entr’eux, et tantôt éloignés, que la géographie n’en peut tirer aucun avantage pour les longitudes, ainsi que l’ont espéré plusieurs auteurs de réputation, qui ramassant avec soin dans leur géographie les déclinaisons de boussole dont les pilotes et les voyageurs ont fait mention, n’ont pas pris garde qu’elles pouvaient avoir déjà varié dans le temps qu’ils employaient à former leur système des méridiens magnétiques, dont l’un doit passer par Canton : car nous avons trouvé soit en deçà, soit en delà les déclinaisons si différentes, qu’elles ne peuvent être réduites à aucune des hypothèses, qui ont paru jusqu’ici, encore moins à une règle constante, puisque les déclinaisons que nous avons observées dans ces endroits-là, ne seront plus apparemment les mêmes après une période d’années, à moins qu’on ne veuille supposer que la loi des variations de l’aiguille dans un même lieu, n’est pas faite pour la Tartarie ni pour la Chine. »

Par ce détail on peut juger quelle doit être la justesse et la précision de cet ouvrage, et combien il en a dû coûter d’application et de fatigues aux missionnaires, pour lever avec tant d’exactitude les cartes de toutes les provinces de la Chine et de la Tartarie chinoise, que l’empereur souhaitait avec empressement, et dont l’exécution lui tenait si fort au cœur.