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deux par des pédicules courts. Les plus grandes feuilles égalent presque la grandeur de celles du laurier ordinaire : elles ne sont pas si épaisses ni si sèches ; elles vont en diminuant, à mesure qu’elles s’éloignent de l’extrémité de la branche. Au cœur de l’hiver il sort de l’aisselle de ses feuilles de petites fleurs jaunes, dont l’odeur est agréable, et approche assez de l’odeur de la rose.


De l'arbre Ou tong chu.

Rien ne serait plus propre à embellir un jardin, que l’arbre qu’ils nomment ou tong chu : il est très grand, et ressemble au sycomore. Ses feuilles sont longues, larges, et attachées à une queue d’un pied de long. Cet arbre est si touffu et chargé de bouquets si pressés, que les rayons du soleil ne peuvent les pénétrer La manière dont il porte son fruit est extraordinaire : vers le mois d’août il se forme sur la pointe des branches de petits bouquets de feuilles différentes des autres : elles sont plus blanches, plus molles, moins larges, et tiennent lieu de fleurs. Sur le bord de chacune de ces feuilles naissent trois ou quatre petits grains gros comme nos pois, qui renferment une substance blanche, d’un goût semblable à celui d’une noisette, qui n’est pas encore mûre.


De l'arbre Tcha hoa.

L’arbre nommé tcha hoa serait aussi d’un grand ornement dans les jardins : il y en a quatre espèces qui portent toutes des fleurs, et qui ont du rapport à notre laurier d’Espagne par le bois et par le feuillage. Les feuilles ne meurent point pendant l’hiver. D’ordinaire il est gros comme la jambe par le tronc. Son sommet a la forme du laurier d’Espagne, son bois est d’un gris blanchâtre et lissé. Ses feuilles sont rangées alternativement de part de d’autre à côté des branches : elles sont grandes comme celles du laurier d’Espagne, mais de figure ovale, et terminées en pointe à ses extrémités, crénelées en forme de scie par les bords, plus épaisses et plus fermes, d’un vert obscur par dessus, comme la feuille d’oranger, et jaunâtre en dessous, attachées aux branches par des pédicules assez gros.

De l’aisselle des pédicules il sort des boutons de la grosseur de la figure, et de la couleur d’une noisette ; ils sont couverts d’un petit poil blanc et couché comme il se voit au satin. De ces boutons il se forme des fleurs au mois de décembre de la grandeur d’une pièce de 24 sols : ces fleurs sont doubles et rougeâtres, comme de petites roses, et soutenues d’un calice : elles sont attachées à la branche immédiatement, et sans pédicules.

Les arbres de la seconde espèce sont fort hauts : la feuille en est arrondie par l’extrémité, et ses fleurs qui sont grandes et rouges, mêlées avec les feuilles vertes, font un fort bel effet.

Les deux autres espèces en portent aussi, mais plus petites et blanchâtres : le milieu de cette fleur est rempli de quantité de petits filets, qui portent chacun un sommet jaune et plat, à peu près comme dans les roses simples, avec un petit pistil rond au milieu, au bas duquel est une petite boule verte, laquelle en grossissant forme le péricarpe qui renferme la graine.