Page:Du halde description de la chine volume 2.djvu/500

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dans le livre des rits, n’a pas de meilleur moyen de faire fleurir les coutumes de l’empire, et d’y maintenir la paix et la tranquillité.

Dans le treizième, il dit qu’un prince est parvenu à la perfection de la vertu, lorsque par son exemple il a établi dans tout son empire ce respect et cet amour filial : et il cite les vers du Chi king, qui s’exprime ainsi : on ne doit appeler père du peuple, qu’un prince qui sait se l’affectionner en réglant ses mœurs. Dans le quatorzième, il fait voir qu’il n’y a point de voie plus courte et plus sûre pour se faire une grande réputation, que d’être exact à tous les devoirs de la piété filiale.

Dans le quinzième, Tseng fait cette question à Confucius : Je comprends la nécessité et les avantages du respect filial : mais oblige-t-il à obéir aveuglément à toutes les volontés d’un père ? Confucius répond, que si un père de même qu’un prince, voulait quelque chose de contraire à l’équité et à l’honnêteté ; que s’ils tombaient l’un et l’autre dans quelque faute considérable ; non seulement le fils ne devrait pas obéir à son père, ni le ministre au prince ; mais qu’ils manqueraient à leur principal devoir, s’ils ne donnaient respectueusement les avis convenables à la faute que le père ou le prince commettraient. Il dit ensuite qu’autrefois l’empereur avait à la cour sept admoniteurs, qui étaient chargés de lui faire des remontrances, et de l’avertir de ses fautes ; qu’un roi en avait cinq ; un premier ministre en avait trois ; un lettré avait un ami, et un père avait son fils qui remplissaient l’un et l’autre ce devoir.

Dans le seizième, il dit que quoique l’empereur soit élevé à la suprême dignité, et que tous les peuples soient soumis à son autorité, il a cependant au-dessus de lui des parents, à qui il doit de l’honneur et de la vénération ; que c’est pour cette raison qu’il paraît deux fois l’année dans la salle de ses ancêtres, dans une posture si respectueuse, afin que tout le monde connaisse combien il les honore.

Dans le dix-septième, il fait voir que le prince et le ministre doivent avoir l’un pour l’autre une bienveillance réciproque.

Dans le dix-huitième et le dernier article, il enseigne ce que doit observer un fils obéissant, lorsqu’il rend les devoirs funèbres à ses parents ; son air, ses entretiens, ses vêtements, ses repas, en un mot toute sa personne doit montrer au-dehors, quelle est la douleur dont son cœur est pénétré. Les lois établies par les anciens y mettent cependant des bornes. Elles veulent que le fils ne soit pas plus de trois jours sans manger ; qu’il ne pousse pas le deuil au-delà des trois années ; qu’on fasse un cercueil et qu’il soit orné selon l’usage ; qu’on y renferme le corps du défunt ; qu’on serve des viandes auprès du cercueil ; qu’on y pleure ; qu’on y gémisse ; qu’on bâtisse un sépulcre décent, et qu’il soit fermé de murailles ; qu’on y porte le cercueil avec les cérémonies accoutumées ; qu’on y construise un édifice, où l’on s’assemblera deux fois l’année, au printemps et à l’automne, pour y venir renouveler le souvenir du défunt, et lui rendre les mêmes devoirs qu’on lui rendait pendant sa vie.