Page:Du halde description de la chine volume 2.djvu/532

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Sur cette déclaration, l’empereur Cang hi dit : Nos anciens empereurs, ces princes si sages, descendaient quelquefois de la majesté du trône pour pleurer et gémir sur un coupable. Combien à plus forte raison étaient-ils plus éloignés d’envelopper dans son malheur, père, mère, femme, et enfants ? Ven ti voulut abroger une telle loi. On voit par là que c’était un bon prince.





Autre déclaration du même empereur Ven ti, portant rémission de la moitié de ses droits en grain, pour animer les peuples à l’agriculture.


Ceux qui sont chargés du gouvernement des peuples, doivent leur inspirer tout l’attachement possible, pour ce qu’il y a de nécessaire dans un État. Telle est sans contredit l’agriculture. Aussi je ne cesse depuis dix ans d’inculquer ce point important. Je ne remarque pas néanmoins qu’on ait défriché de nouvelles terres, ni que l’abondance augmente : au contraire j’ai la douleur de voir la faim peinte sur le visage du pauvre peuple. Sans doute que les magistrats et les officiers subalternes, ou n’ont pas fait le cas qu’ils devaient de mes ordonnances, ou sont peu propres à remplir leur emploi. Hélas ! Si les magistrats témoins de la misère des peuples, n’y font nulle attention, comment m’y puis-je prendre pour y remédier efficacement ? C’est à quoi il faut penser. En attendant, je remets la moitié de mes droits en grain pour l’année courante.

Sur cette déclaration, l’empereur Cang hi dit : Rien de plus sensé pour le fond. Elle est aussi exprimée en très bons termes. Encore aujourd’hui elle a de quoi toucher. Quel effet ne dût-elle pas avoir en son temps ?  Il y a encore dans le même livre, d’où l’on a tiré ces pièces, d’autres déclarations du même empereur Ven ti pour de semblables remises : sur quoi Cang hi dit : Ven ti était un prince d’une grande économie. Tant de remises le prouvent bien.





Autre déclaration du même empereur Ven ti, portant ordre de délibérer sur le changement des mutilations en d’autres peines.


J’ai ouï dire que du temps de Chun[1], il suffisait d’exécuter une apparence de supplice sur une simple figure, pour retenir le peuple dans le devoir. O le beau gouvernement ! Aujourd’hui pour les crimes qui ne sont pas capitaux, nous avons jusqu’à trois sortes de mutilations[2], très réelles

  1. Empereur fameux pour sa sagesse et sa vertu.
  2. Marquer le visage avec un fer chaud, couper le nez, couper l'un ou l'autre des pieds.