Page:Du halde description de la chine volume 2.djvu/672

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marquer ma satisfaction je vous fais un petit présent de 300 pièces de soie. L’empereur Cang hi loue fort le discours de Oei tching. Plusieurs auteurs anciens et récents en parlent aussi avec éloge. Un d’eux compare Oei tching à Kia y et à Tong tchong chu, tous deux fameux sous les Han. C’est le même empereur, dit cet auteur ; et il n’y a entr’eux d’autre différence, que celle du temps et du siècle.


L’onzième des années nommées Tchin koan, Tai tsong entreprenant de bâtir un grand palais à Fei chan, le même Oei tching l’en dissuada par une remontrance faite exprès.


Il y rappelle d’après l’histoire la désastreuse fin de certains princes. Il l’attribue à leurs folles dépenses. Il appuie principalement sur la dynastie Soui qui avait très peu duré, et à laquelle tout récemment succédait la dynastie Tang. Il fait entendre à Tai tsong, qu’il prend le chemin par où se sont perdus les autres. Les peuples, dit-il, n’ont fait que changer une domination tyrannique en une autre à peu près semblable. En prenant le même chemin, vous pourriez aboutir au même terme. Le moins qui en puisse arriver, c’est que vous laissiez vos descendants chargés d’un empire épuisé, et des malédictions des peuples. Or les gémissements et les imprécations des peuples, attirent sur le prince et sur l’État la colère des Chin ; Cette colère est suivie de nouvelles calamités. Les calamités publiques causent naturellement des troubles. Il y a peu de princes qui n’aiment ou la réputation, ou la vie. Comment n’y pensez-vous pas ?


La même année, le même Oei tching présenta un autre discours à l’empereur Tai tsong.


Il lui dit d’abord, comme dans les précédents, qu’il n’est plus ce qu’il était, qu’il est devenu fier, etc. et après savoir averti que si c’est l’eau[1] qui porte les barques[2], c’est elle aussi qui les submerge, il lui propose dix points à méditer, selon dix situations différentes, où son cœur se peut trouver. Un prince, dit-il, sent-il naître en son cœur de vastes désirs ? Il doit se rappeler cette maxime si sage pour tout le monde, et si

  1. Symbole des peuples.
  2. Symbole des empereurs.