Quelques gens ont dit que le jeu des échecs venait de l’empereur Yao, et que ce prince l’avait inventé pour instruire son fils dans l’art de gouverner les peuples, et de faire la guerre : mais rien de moins vraisemblable. Le grand art de Yao consistait dans la pratique continuelle des cinq vertus principales, dont l’exercice lui était aussi familier, que l’est à tous les hommes l’usage des pieds et des mains. Ce fut la vertu et non les armes qu’il employa pour réduire les peuples les plus barbares.
L’art de la guerre, dont le jeu des échecs est comme une image, est l’art de se nuire les uns aux autres. Yao était bien éloigné de donner à son fils de pareilles leçons. Le jeu des échecs n’a sans doute commencé que depuis ces temps malheureux, où tout l’empire fut désolé par les guerres. C’est une invention très peu digne du grand Yao.
Un homme qui a le cœur bien placé, doit avoir honte à un certain âge de n’avoir ni réputation, ni mérite. Pour s’épargner cette confusion, il s’applique dès sa jeunesse et fait des efforts continuels : a-t-il réussi, et obtenu les degrés qu’il se proposait pour fin de son travail ? Bien loin