Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/332

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doublée d'une hermine très fine, de même que le bout des manches de la grande veste, dont le collet était d'une très belle zibeline ; son bonnet n'avait rien d'extraordinaire, excepté que le devant était orné d'une grosse perle fort belle. Il avait à son cou une espèce de chapelet fait de gros grains, de je ne sais quelle espèce d'agate mêlée de corail ; ses bottes étaient de simple satin noir. Les deux fils de l'empereur avaient à peu près les mêmes vêtements, et les régulos, soit de Peking, soit mongous, étaient aussi vêtus à peu près de même, mais un peu moins richement. Cette première audience que l'empereur donna à ce prince lama et à son frère Touchetouhan dura environ une demie heure ; je remarquai que pendant ce temps-là on porta en cérémonie un petit coffre où il y avait un sceau, et un rouleau qui renfermait une espèce de lettres patentes. L'on me dit que c'était en faveur de Touchetouhan à qui l'empereur conservait le nom de han, qui signifie empereur, et lui en donnait le sceau et les lettres authentiques. Après l'audience on conduisit ces deux princes proche du grand pavillon, que l'on avait préparé au-dehors du troisième parc pour l'empereur ; peu de temps après l'empereur sortit, accompagné seulement de ses domestiques et de quelques-uns de ses hias ; quoiqu'il n'y eût que les parcs qui environnaient ses tentes à traverser, pour aller au pavillon où il devait recevoir les hommages des princes kalkas il ne laissa pas de monter à cheval ; son cheval était enharnaché d'une selle à fond de satin jaune, avec des dragons en broderie d'or, et d'une manière de caparaçon de même ; le poitrail, la croupière étaient de larges bandes de soie tissue, avec des plaques qui paraissaient d'or émaillé, quoiqu'en effet ce ne fût que du fer sur lequel on avait appliqué fort proprement une feuille d'or, en quoi les ouvriers chinois sont fort habiles ; il y avait deux chevaux tous semblables préparés ; l'empereur monta sur l'un ; et l'autre fut mené en laisse devant l'empereur, comme pour servir de guide à celui sur lequel l'empereur était monté ; ses deux fils le suivirent à pied, vêtus aussi bien que lui de leurs habits de cérémonie. L'empereur s'assit à la manière orientale sur les estrades préparées ; ses deux fils se mirent derrière lui, l'un à droite et l'autre à gauche sur un coussin étendu à terre ; tous les régulos de Peking, avec quelques-uns des Mongous et les autres princes du sang impérial étaient rangés en deux lignes à la gauche de l'empereur. Vis-à-vis d'eux à la droite étaient placés les trois princes tartares qui portent le nom d'empereur, et à leur tête le Grand lama frère du plus puissant de ces princes ; il tint toujours la première place, passant le premier, et recevant les honneurs avant les autres ; quoique les deux frères de l'empereur fussent présents à la cérémonie, ils n'avaient pas cependant le premier rang parmi les régulos, c'était un autre régulo du premier ordre nommé Hetou van qui est fils du frère aîné du père de l'empereur ; après lui était placé le frère aîné du roi, ensuite le cadet, puis les autres régulos, chacun selon son rang. Ils étaient tous assis sur des coussins à plate terre, de même que les empereurs kalkas, derrière lesquels il y avait bien sept ou huit cents taikis, ou princes du sang des