Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/374

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chargées pouvaient y passer sans difficulté ; outre cela l'empereur fit mettre pied à terre à la plupart de ses hias, pour aider les charrettes à monter, et pour empêcher qu'en montant avec confusion, et en se pressant les uns les autres, on ne s'embarrassât. Plusieurs des premiers seigneurs de la cour mirent aussi pied à terre, et s'arrêtèrent le long de la montagne pour donner les ordres ; de sorte que tout le bagage marcha sans confusion et sans embarras, et tout le monde arriva de bonne heure au camp, qui était à une lieue d'une petite forteresse, placée sur le haut de la montagne, mais entièrement ruinée. Nous campâmes dans une petite plaine le long d'un ruisseau qui coule entre des montagnes, où nous ne fîmes que tournoyer. La descente était moindre que la montée, ainsi le pays est beaucoup plus élevé au nord de cette montagne qu'au sud. Le lieu où nous campâmes se nomme Kohin. Le 7 nous fîmes trente-cinq lys, presque toujours au nord, tournoyant pourtant un peu de temps en temps vers l'est, pour suivre la vallée par laquelle nous marchâmes ; elle était fort large, et le chemin fort bien réparé. Nous campâmes le long d'un ruisseau qui coule à l'est dans les montagnes, proche d'un petit bourg fermé de murailles de terre, nommé Tiao ou pou. La nuit suivante il neigea depuis minuit jusque vers les six ou sept heures du matin, et il se trouva près d'un demi-pied de neige sur la terre, ce qui nous fit séjourner le lendemain dans notre camp, pour donner le temps à la neige de fondre, et pour rétablir les chemins. Le soleil qui parut sur le midi, eut bientôt fondu toute la neige, et sur le soir le ciel devint tout à fait serein. Le 9 nous fîmes quarante lys, presque toujours au nord, dans une vallée assez large, excepté que vers le milieu du chemin, nous passâmes une petite gorge de montagnes fort étroite, et où il fallut monter et descendre une espèce de colline qui est entre les deux montagnes. Nous vînmes ensuite camper proche d'une ville, nommée Tché tching hien, bien fermée de murailles revêtues de brique, avec des tours de distance en distance. Nous campâmes le long d'un ruisseau qui coule de l'ouest à l'est ; au sud de ce bourg les neiges glacées qui étaient sur les bords du ruisseau, n'étaient pas encore fondues ; et les chevaux chargés passaient aisément par-dessus sans qu'elles se rompissent. Le temps fut presque toujours à-demi couvert et fort froid le matin ; sur le midi il s'éleva un vent de sud, médiocrement fort, qui n'échauffa pas l'air, mais il se couvrit toujours de plus en plus jusqu'au soir. Le 10 nous fîmes cinquante lys, toujours entre des montagnes, dans une vallée assez large. Nous passâmes seulement dans une gorge de montagnes fort étroite, où il fallut encore un peu monter et descendre ; après avoir fait trente lys, nous passâmes proche d'un bourg, nommé Yung tcheou hien, bien fermé de murailles, avec de bonnes tours, après quoi nous fîmes encore vingt lys, et nous campâmes proche d'une petite forteresse à-demi ruinée, le long d'un ruisseau. Ce jour-là un hia, officier de l'écurie de l'empereur, se tua de désespoir, de n'être pas en état de continuer le voyage. L'empereur en ayant été averti, ordonna que tout son bagage, ses