Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/382

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la hauteur du pôle par l'étoile polaire, et nous la trouvâmes de quarante-trois degrés cinquante-sept minutes, ce qui revient à peu près à l'estime qui se doit faire de notre marche. Le 3 nous séjournâmes, afin de donner le loisir aux soldats et aux vivres de nous rejoindre, et pour faire reposer les chevaux, et les autres bêtes de charge. Le temps fut serein tout le jour, avec un grand vent de nord, et de nord-ouest. Le 4 nous fîmes 38 lys au nord-nord-ouest, toujours dans un pays fort découvert et beaucoup plus uni que celui des jours précédents. Il y avait bien moins de sables mouvants, le terrain étant presque partout de sable mêlé de terre ; aussi y avait-il de l'herbe en assez grande abondance, mais toute sèche et vieille ; nous vînmes camper en un lieu nommé Habirhan, proche d'un grand étang ou mare d'eau ; on avait fait plusieurs puits, dont l'eau était assez bonne. Le temps fut assez froid le matin, mais fort serein et fort tempéré le reste du jour, et presque sans vent. Le 5 nous fîmes 50 lys au nord, et au nord-nord-ouest, dans un pays toujours fort découvert du nord au sud. On y trouvait de temps en temps quelques collines et de petites montagnes à l'est, et à l'ouest, mais sans arbres et sans roches ; le terrain était beaucoup plus ferme dans quelques endroits, où il croît de très bons pâturages et des herbes odoriférantes ; mais à peine commençaient-elles à sortir de terre ; nous vînmes camper en un lieu nommé Horho, où il y avait plusieurs mares d'eau, mais fort mauvaise à boire, aussi bien que celle des puits qu'on avait fait ; de sorte que ceux qui en voulurent de bonne, furent obligés de l'envoyer chercher à une lieue de là, où il y avait une fontaine. Le temps fut couvert tout le jour, mais sans vent et sans pluie ; sur le soir il vint un petit vent de nord, qui durant la nuit dissipa les nuages. Le 6 nous fîmes trente lys droit au nord, dans un pays toujours fort découvert, mais inégal et stérile ; on n'y trouvait que du sable ferme, sans fourrage. Le pays allait toujours en s'élevant, et nous remarquâmes que nous montions beaucoup plus que nous ne descendions ; nous campâmes en un lieu nommé Keterkou, dans le voisinage d'une fontaine, où l'eau était fort bonne ; on avait creusé auprès quantité de puits ; il y avait aussi une mare d'eau, mais fort amère et fort salée. Le temps fut beau et serein, mais froid le matin ; le vent était nord, et médiocre. Le 7 nous fîmes trente lys, droit au nord, dans un pays semblable à celui du jour précédent, montant ou descendant insensiblement, et nous vînmes camper en un lieu nommé Targhit. Il y avait une grande mare d'eau de pluie, assemblée dans un fond, environné de petites collines ; il y avait aussi des puits que l'on avait faits proche d'une fontaine, dont l'eau était bonne. Le temps fut un peu froid le matin, mais ensuite il fut tempéré, et même