Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/457

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Le 7 nous fîmes environ cinquante lys au nord, toujours en côtoyant les montagnes de Holang chan. Le pays que nous traversâmes était fort uni, mais nullement cultivé, parce qu'il est au-dehors de la grande muraille, que nous passâmes, après avoir fait deux ou trois lys. Elle est encore en plus mauvais état que dans les autres endroits que nous avons vus en venant ; car outre qu'elle n’est que de terre fort basse, et peu épaisse, elle tombe presque partout en ruine, sans que l'on y fasse aucune réparation. Nous vînmes camper le long d'un bras du Hoang ho, à sept ou huit lys du pied des montagnes, qui sont là fort escarpées et toutes chauves. Le lieu où nous campâmes s'appelle Chao ma ing. Le 8 nous séjournâmes, parce que le temps était fort couvert, et menaçait de pluie ; cependant le temps redevint serein. L'empereur ayant reçu avis par un courrier, que les princes de Kokonor avaient résolu d'accompagner les ambassadeurs qu'il leur avait envoyés, et de venir tous ensemble le saluer, prit le parti de les attendre, en s'avançant cependant à petites journées. Le 9 nous fîmes seulement trente lys, au nord-est environ, toujours dans la même plaine, qui était remplie de buissons et d'herbes, surtout aux environs du lieu où nous campâmes, nommé Chi tsui tse, le long du Hoang ho. Il y avait beaucoup de lièvres, et quelques faisans, dans le pays que nous traversâmes. Le 10 nous séjournâmes, parce qu'il fit un grand vent qui s'éleva deux heures avant le jour. Le 11 nous fîmes quarante lys, presque au nord. Cependant comme nous marchâmes presque toujours sur le bord du Hoang ho, parce que les sables dont tout ce pays est plein, y sont plus tolérables, et moins mouvants, nous fîmes de temps en temps quelques détours, tantôt à l'est, tantôt à l'ouest, de sorte que la route, tout compté, ne doit être que de trente-cinq lys au nord. Nous campâmes sur les bords du Hoang ho, en un lieu, aux environs duquel il y avait plus de fourrage qu'ailleurs. La hauteur du pôle y était de trente-neuf degrés vingt-huit minutes, proche d'un lieu nommé Hoang tou ouen. Le 12 nous fîmes 40 lys au nord, toujours en suivant le Hoang ho, qui est tout bordé de haies et d'arbrisseaux, la plupart de saules et de buissons. Le terrain était sablonneux, plein de lièvres. On ne voyait presque plus de montagnes à l'ouest ; mais à l'est de l'autre côté du Hoang ho, environ à dix ou quinze lys, il y en avait d'assez hautes qui nous paraissaient nues et sans arbres. Nous campâmes sur le bord de la rivière, en un endroit fort sablonneux et inégal, mais aux environs il y avait d'assez bons fourrages. Cette montagne, vis-à-vis de laquelle nous campâmes s'appelle Hoai tong. Le 13 nous fîmes encore 40 lys au nord, un quart de nord-ouest, faisant de temps en temps quelques petits détours vers l'est ou vers l'ouest, suivant le cours du Hoang ho. Les dix derniers lys étaient tous de sables mouvants, fort profonds et pleins d'inégalités. Le vent ramasse ces sables et en fait des collines et des vallées, de sorte que les chemins sont là