Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/489

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tous regarder de la même sorte ; que par conséquent il n'était plus nécessaire de poser des gardes et des sentinelles sur les frontières les uns des autres, et le reste. Ce tchi ayant été lu, on le remit au même lieu. Tche tching han, et les autres se prosternèrent trois fois, et battirent de la tête contre la terre, après quoi le président du Hou pou l'alla prendre, et le donna lui-même à Tching han qui le reçut à genoux, et le remit entre les mains de ses gens ; ils se prosternèrent encore trois fois, pour remercier l'empereur de ce tchi. Ensuite nos tagin se rangèrent du coté de l'orient, et Tche tching han avec les autres princes kalkas du côté de l'occident, vis-à-vis les uns des autres, ils se saluèrent réciproquement, puis allèrent s'asseoir ensemble ; ils burent du thé tartare, que les Kalkas leur avaient fait préparer ; et ils commencèrent à parler d'affaires. On pêcha ce jour-là beaucoup de poissons de plusieurs sortes, dans la rivière d'Ourson ; on y prit de ces grands poissons de Leao tong, de cinq ou six livres, nommés Tchatchighi, quelques tche lous, et beaucoup de carpes de médiocre grandeur, quelques brochets, des anguilles, du tsi yu, et d'autres moindres poissons. Les 4, 5, 6, 7, 8, 9 et dixième, nous séjournâmes, et pendant ce temps-là les tagin réglèrent toutes les affaires qui leur furent proposées. Ils s'assemblaient tous les jours avec les princes kalkas ; chacun avait la liberté de proposer ce qu'il voulait ; on ne traita pas d'affaires fort considérables pendant ces premiers jours-là ; les princes kalkas envoyèrent des présents de quelques chevaux, de viandes cuites à leur manière, de leur vin, fait avec du lait de cavale, du lait doux et aigre, et d'autres laitages. Parmi les viandes qu'ils envoyèrent, il y avait du mouton d'excellent goût ; ils savent bien préparer cette viande, et mon hôte la trouvait meilleure que celle que lui préparait son cuisinier, quoiqu'il fut habile ; j'y mangeai aussi d'une espèce de loutre, qu'ils appellent Tarbigi, que je trouvai fort tendre, de bon goût, et aussi délicate que la viande de chevreuil. Nos tagin leur envoyèrent des présents de pièces de soie, d'arcs et de flèches. De plus, ils achetèrent des chevaux, ou bien troquèrent les leurs, de même que leurs chameaux qui étaient maigres ou blessés ; donnant en échange du thé, des pièces de toile, et du tabac, qu'ils avaient apporté de Peking, sachant que les Mongous aiment mieux ces sortes de choses que de l'argent ; cependant il y en eut quelques-uns qui préférèrent de l'argent. Nos gens se pourvurent aussi de bœufs et de moutons pour le reste de voyage. Les Kalkas sont bien plus à leur aise que la plupart des Mongous qui sont aux environs de la Chine ; ils ont plus de troupeaux, et ils sont dans des lieux plus commodes pour les nourrir. Avant la guerre des Eluths, ils étaient, dit-on, extrêmement riches ; leurs troupeaux étaient sans nombre. Il y a encore quelques-uns de leurs principaux princes qui ont huit à dix mille chevaux dans leurs haras. Les Kalkas s'étendaient autrefois depuis la source du Kerlon jusque vers le pays de