Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/498

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

droit à l'ouest. Nous marchâmes toujours dans la plaine, côtoyant les petites montagnes et les collines qui sont au sud de la rivière, et qui se touchent presque les unes les autres ; seulement sur la fin, pour aller plus droit à la route, nous passâmes une de ces collines qui s'avançait plus que les autres vers la rivière. Nous passâmes ensuite la rivière, et nous vînmes camper sur son bord septentrional, dans la prairie, qui est toujours pleine de bons pâturages. Presque durant tout le chemin nous vîmes grande quantité de fiente de mules sauvages, et de chèvres jaunes ; les collines en sont pleines ; nos gens qui vinrent en chassant, en poursuivirent quelques-unes, mais comme ils étaient en petit nombre, et que ces mules et ces chèvres sont fort vites à la course, ils n'en purent prendre aucune ; on tua seulement un jeune loup, qui poursuivait depuis deux jours les troupeaux de moutons de nos mandarins. On vit aussi cinq grands cerfs dans les montagnes, quoiqu'elles soient découvertes, et qu'il n'y ait point de bois. Le lieu où nous campâmes s'appelle Pourhasouhaihojo. La hauteur du pôle fut de quarante-sept degrés quarante-quatre minutes. Le 25 nous fîmes soixante-quatre lys, à l'ouest, incliné vers le sud environ de seize degrés ; après avoir fait environ vingt lys dans la plaine, nous repassâmes le Kerlon, et ensuite nous marchâmes le laissant an nord, et le côtoyant d'assez loin le plus souvent, et côtoyant de fort près les montagnes, et les collines qui sont au midi. Nous passâmes tout proche de celles qui s'appellent Egoutei Kalka, où les Eluths investirent 200 cavaliers de l'avant-garde de l'armée de l'empereur en 1696 et se retirèrent ensuite sans coup férir, se contentant d'emmener environ quatre cents de leurs chevaux, qu'ils avaient surpris avant que d'être reconnus. Nous vînmes ensuite camper vers le même lieu où l'empereur avait campé avec toute son armée, lorsqu'il arriva sur les bords du Kerlon. Nous passâmes la rivière, et nous plaçâmes notre camp dans la prairie sur la rive septentrionale. Ce lieu s'appelle Erdeni talohai varghi erghi. La hauteur méridienne y était de soixante-deux degrés qui donnent quarante-sept degrés trente-huit minutes de hauteur du pôle. Le 16 nous fîmes soixante-quinze lys, au sud-ouest un quart d'ouest. Nous marchâmes toujours dans la plaine, qui s'étend depuis le bord septentrional du Kerlon, jusqu'aux montagnes et aux collines qui continuent, et forment une chaîne, mais elles sont peu hautes, et toutes nues. Nous nous éloignâmes du Kerlon de trente ou quarante lys ; car il fait un grand détour au sud. Presque tout le terrain du chemin que nous fîmes, était d'un sable stérile et dur ; mais il y avait une infinité de nids à rats, qui, quoique couverts de sable à la surface, étaient vides en dedans, ce qui faisait trébucher les chevaux et les chameaux. Nous vînmes camper sur le bord du Kerlon, en un lieu distant de Kairé hojo d'environ cinquante lys. il s'appelle Houjetou tsilao. La hauteur méridienne fut de 62 degrés qui donnent 47 degrés 26 minutes de hauteur du pôle.