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le brahme, le serpent

comme un chef de voleurs qu’il vient d’arrêter. Pour donner plus de poids à son accusation, il produisit en même temps quelques-uns des bijoux d’hommes et de femmes qu’il avait trouvés sur le brahme et qu’il livra au gouverneur, non toutefois sans avoir eu grand soin de garder pour lui et de cacher les plus précieux.

Le gouverneur, sans autre examen, ordonna que le prétendu chef de voleurs fût sévèrement fustigé et mis dans les fers…

Voilà donc le pauvre brahme indignement trahi par l’orfèvre, gémissant dans les fers, au fond d’une prison obscure. C’est alors qu’il se rappela ce que lui avaient dit auparavant, au sujet de cet homme pervers, les animaux qu’il avait retirés du puits. Je vous laisse à penser s’il se repentait de ne pas avoir suivi leur avis en laissant périr ce monstre d’ingratitude. Cependant il tâcha de se résigner à sa malheureuse condition, persuadé que telle était la destinée à laquelle l’avait condamné le dieu Brahma, et répétant pour se consoler cette ancienne maxime :

Sloca.

«  Les éléphans indépendans et les oiseaux libres se voient souvent réduits à l’esclavage ; le