Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/260

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brillait sur toute sa personne : Seigneur ! seigneur gourou ! réjouissez-vous avec moi, grandes nouvelles ! bonnes nouvelles ! la rivière dort maintenant d’un profond sommeil. C’est le moment favorable de la traverser ; venez donc sans perdre de temps et suivez-moi tous sans faire de bruit.

À cette agréable nouvelle, Paramarta et ses disciples se levèrent à l’instant, et s’acheminèrent vers la rivière, marchant tout doucement et à pas comptés, gardant tous un profond silence, et prenant bien garde, à mesure qu’ils avançaient, de ne faire aucun bruit qui fût capable de l’éveiller.

Cependant, quoiqu’il n’y eût de l’eau que jusqu’au genou, ils n’y mirent les pieds qu’avec les plus vives appréhensions ; en la traversant leurs cœurs battaient fortement de frayeur ; ils gardaient tous le plus profond silence, et osaient à peine respirer, afin de ne pas agiter l’eau en marchant ; à mesure qu’ils posaient un pied, ils levaient l’autre avec les deux mains, et le posant très-doucement sur la surface de l’eau, l’enfonçaient peu-à-peu ; ils en faisaient autant de l’autre. Enfin, avec beaucoup de frayeur et de fatigue ils parvinrent à l’autre bord.

Dans le temps qu’ils se félicitaient mutuelle-