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que Major expérimentait en Allemagne, Denis de concert avec d’Emmerets, à Paris, tentaient cette opération sur l’homme. La hardiesse de ces deux médecins eut un grand retentissement en France. Les résultats fâcheux qu’ils obtinrent leur attirèrent de violentes attaques de la part des sociétés savantes ; G. Lamy considérait cette opération comme meurtrière ; Pérault et Lamartinière lançaient des pamphlets contre eux et les tournaient en ridicule. Un arrêt du Parlement, en date du 17 avril 1668, défendit qu’on pratiquât cette opération sur l’homme, jusqu’à ce qu’elle eût reçu la sanction de l’Académie de Médecine. La mort du baron Bon, à Paris, et d’un phthisique à Rome, fut une des causes principales pour lesquelles la docte compagnie refusa de donner son assentiment.

Pendant qu’en France on s’occupait d’étouffer cette innovation, Riva et Manfredi faisaient tous leurs efforts pour la répandre en Italie.

Jusqu’en 1818, la transfusion du sang était complètement tombée dans l’oubli. C’est à cette époque qu’un physiologiste anglais, Blundell, se livra à des expériences sur des animaux ; il publia le résultat de ses observations en 1825. Grâce à ses travaux, ainsi qu’à ceux de Prévost et Dumas, de Dieffenbach et de quelques autres médecins physiologistes, la transfusion du sang occupe aujourd’hui un rang assez important dans la thérapeutique. Elle n’est pas destinée, bien certainement, comme l’avaient cru de prime abord quelques médecins, à guérir toutes les maladies, ou à prolonger la vie indéfiniment ; mais, dans les deux médecines, en médecine humaine comme en médecine vétérinaire, elle peut rendre de grands services dans des cas désespérés. Les résultats qu’on a obtenus dans ces dernières années, nous prouvent que c’est à tort qu’on