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l’avait placée au rang des opérations inutiles. Les études chimiques et microscopiques du sang, qui ont été faites depuis quelque temps, sont sans doute la cause des résultats heureux qu’ont obtenu un grand nombre de chirurgiens.


II

le sang jouit de propriétés vivifiantes.


A. Si on injecte dans les veines d’un animal exangue, une certaine quantité de sang pris sur un sujet de même espèce que lui, on voit cette sorte de cadavre recouvrer peu à peu ses facultés qui semblaient éteintes. Ce retour à la vie, s’annonce par de profonds soupirs ; des mouvements alternatifs de dilatation et de resserrement de la pupille ; par la sortie involontaire des excréments et des urines, et quelquefois par des vomissements. Ce sont là les phénomènes presque constants que Dieffenbach a observés.

B. Brown-Séquard est parvenu à rétablir la contractilité musculaire, alors même que la rigidité cadavérique s’était produite. Pour cela, il lia l’aorte ventrale à un chien ; le train postérieur se paralysa bientôt, se refroidit ; les muscles des membres thoraciques étaient tendus, et toute la région comprise au-delà de la ligature était froide. Aussitôt que la circulation fut rétablie, le train postérieur revint à l’état physiologique. Cette expérience nous prouve non seulement que le sang jouit de propriétés vivifiantes, mais encore que la contractilité musculaire est entièrement soumise à l’action du fluide nourricier ; du reste, Flourens a, depuis longtemps, mis hors de doute son indépendance avec les nerfs moteurs.

C. Le même physiologiste anglais a pris la tête d’un