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RUINES

Pour Séverine.

Fanant de son halo des parterres d’étoiles,
La lune monte au ciel dont l’azur se vermeille ;
Des nuages lointains stagnent, comme des voiles
Au large de la mer lorsque le vent sommeille.

Dans un bosquet un peu fané, fleurant la mûre,
Au fond d’un parc désert quatre fois séculaire,
Où mainte cascatelle en ruines murmure,
Voilà que faiblement l’ombre morne s’éclaire.

Aux baisers d’un rayon frissonnent des statues
Que se rappellent les duchesses-bergerettes
Parmi les madrigaux s’en allant court vêtues,
Avec, sous l’éventail, des mines si distraites !