Page:Ducoté - Le Chemin des ombres heureuses, 1899.djvu/68

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qui d’abord s’entredévorèrent,
tu tires l’aliment nécessaire à ton corps.
Sous les jardins en fleurs doit pourrir un terreau,
et il faut des martyrs pour qu’un héros se lève.

La part de la victime est la plus glorieuse ;
qu’à l’holocauste saint elle s’offre avec orgueil.
La révolte est vaine folie et sacrilège.
Ne parle pas de la justice ;
tu invoques ce mot pour fuir ton sacrifice.
Ce que tu nommes juste est peut-être l’injuste.
Justice ? Où la vois-tu ? Et tout marche à son but.

Innocent du crime qu’on m’impute,
moi, Ménodote, je péris.
Dans la cité, ma mort a ramené la paix.
Infime citoyen, je sers dans ma mesure
à la grandeur de ma patrie,
puisque ainsi je la satisfais.

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