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VERS LES SOMMETS

— Monsieur LeBrun, vous exprimez des choses qui sont éternellement vraies. Je vous remercie de les rappeler en ma présence et de me donner l’espoir que j’ai contribué à l’évolution de vos idées touchant le beau sexe.

Puis la séparation s’était faite avec la promesse mutuelle de se revoir à brève échéance. Il faut autant dire que sur l’un et l’autre cœur la foudre s’était abattue. Mais aucun d’eux ne s’avisa tout de suite à en avouer les ravages. Entre gens de flair exercé, les déclarations d’amour revêtent rarement la forme du langage parlé.

Et depuis cette fin de soirée, ils s’étaient revus plusieurs fois. On appelait M. LeBrun, le prétendant de Mlle Françoise. Qu’était-ce qu’une distance d’une vingtaine de milles à parcourir pour un six-cylindres qui franchit l’espace comme un bolide, et pour un homme que l’amour secoue fortement ? Rien. Moins que rien. Et pour un homme que les beautés naturelles émeuvent ? Une véritable fête. Sur une route tourmentée traversant de jolis paysages, il y avait encore pour lui le plaisir de l’aller et du retour, délicieuse préface et épilogue joyeux du tête-à-tête enchanteur au foyer de la Villa Clément…