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VERS LES SOMMETS

mourait subitement, lui laissant son idole de fils et une jolie fortune. Jules avait fait de brillantes études supérieures. Reçu avocat depuis trois ans, il ne venait toutefois que de s’inscrire au barreau de sa ville natale. Bien pris, grand, élancé, cheveux blonds ondulés, imberbe. On avait fêté tout récemment son vingt-sixième anniversaire de naissance.

Jetons un coup-d’œil sur les années antérieures, sur le passé, sur le berceau de Jules, puis aux jours où il franchit le seuil de l’âge viril, après avoir été tour à tour enfant-prodige et adolescent-étoile.

Vers l’année 190…, demeurait, sous le toit d’une luxueuse villa, en plein centre de Saint-Paul-du-Gouffre, un tout jeune couple heureux de vivre : le notaire Louis LeBrun et sa charmante épouse. Tous deux jouissaient d’une grande estime de la part de la population. Au fond d’une large terrasse où, l’été, s’harmonisaient le vert tendre des pelouses, le gris argent des allées, les tons multicolores des arbustes et massifs de fleurs, la maison, toute de blanc drapée, reposait doucement sur une légère élévation du sol. Une grande véranda s’étendait sur la façade, dont l’extrémité gauche se terminait en une fenêtre à baie surmontée d’une tourelle.