Page:Dugas - Psyché au cinéma, 1916.djvu/105

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rais. Je ne suis plus un mutilé banal, errant, sans gloire, dans le cimetière de mes souvenirs : chacune de mes blessures adopte une signification et me crée un ordre, plus que cela, des harmonies gémissantes quand je me courbe sur elles. Et, revenu de ces visitations intimes, narguant le sort, je suis quelqu’un qui chante sous la rafale dévastatrice du temps ! Le cantique de la beauté universelle s’avive sur mes lèvres, et cette musique s’accorde avec les thèmes douloureux de mon âme, lacérée par les rythmes. Félicité double et qui commande à la vibration des sentiments amoureux ! Je voudrais qu’un cri d’amour fût digne de ta splendeur, glorieuse malgré les pleurs qui veulent souiller le miroir de tes yeux. Mais

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