Page:Dugas - Psyché au cinéma, 1916.djvu/14

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tes sens ainsi que les anges qui ont failli tomber à l’heure de la grande tentation. Garde-les plongés dans le désir.

Puis tu conduiras cette fée dérisoire au jardin, celui que possède tout rêveur depuis Épicure et Montaigne. Approche-la de toutes les bêtes ; mets ses doigts sur le dos marbré de ce chat qui vous regarde, les yeux pointés d’or et de malice, et sur ses genoux dépose en criant un lapin—image de ton âme et de l’univers. Couvre-la de tulipes, de dahlias, de lys et de renoncules, et dans l’allée déserte, en présence du ciel et de la terre, impose-lui les félicités de la flagellation. Et tu regarderas si le bout de son nez tremble, si ses genoux fléchissent et si ses mains implorent un autre genre

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