Page:Dugas - Psyché au cinéma, 1916.djvu/93

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sagesse ou de la mélancolie majestueuse dont s’enveloppent les arbres, le firmament et la terre. Un groupe d’apparitions errent autour de ma table. Elles me prennent les mains, me rendent les étreintes finales que je leur donnais jadis, quand, logées dans un corps humain, elles abandonnaient la vie sans le savoir. Au milieu de toutes, j’aperçois l’image sacrée d’une femme, recouverte d’un voile léger que percent deux regards remplis d’angoisse ; pudique et discrète dans la mort comme ici-bas, elle cherche à dérober ses blessures. Cette exilée garde ses traits terrestres. Dans son séjour édénien, elle n’a pas revêtu, pour l’hallucination qui me pénètre de grâce communiante, les formes idéales. Je la sens en chair et en os.

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