Page:Dugas - Un voyageur des pays d’en-haut, 1890.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
33
DES PAYS D’EN HAUT

l’eau qui s’introduisait au fond de l’embarcation, une certaine quantité de brai, d’étoupe et d’écorce, pour les réparations en cas d’avarie.

Quand un Européen voyait pour la première fois ces frêles embarcations, tellement chargées que le plat-bord dépassait de six pouces à peine le niveau de l’eau, il ne croyait pas qu’il fût possible d’éviter un naufrage, surtout en songeant aux mille difficultés de la route ; mais les Canadiens savaient si bien manier l’aviron, et dirigeaient un canot avec tant d’adresse, que rarement il y avait un accident à déplorer.

En quittant Lachine, on se rendait d’abord à Sainte-Anne, à l’extrémité occidentale de l’Île de Montréal. Quoique la distance ne soit que de quinze milles, cependant c’était toujours en cet endroit que se faisait le premier campement, et les canotiers n’étaient censés commencer le voyage qu’en partant de Sainte-Anne. Avant de quitter cette place, ils allaient