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UN VOYAGEUR

contre la censure publique. Dans ces contrées éloignées l’effet des lois était peu redouté. Quand, pour demander justice ou se plaindre d’une offense, il y avait des milliers de lieues à faire, et des dépenses énormes à encourir, on comprend que bien peu de personnes étaient en état de recourir aux tribunaux.

Rassurés par ces difficultés, chaque associé hivernant et chaque commis se sentaient plus disposés à franchir les bornes de la justice, quand les intérêts de la compagnie le demandaient. Aussi les actes illégaux de violence furent-ils très fréquents et très rarement repris.

Nous allons en citer quelques-uns, qui prouveront que la compagnie du Nord-Ouest ne se borna pas, comme on l’a cru trop souvent, à se défendre contre les agressions de la compagnie de la baie d’Hudson, mais qu’elle aussi attaqua sa rivale et revendiqua pour elle-même, à l’exclusion de toute autre société,