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descend à la Rivière-du-Loup (en bas), se dévoue en 1847 aux Irlandais malades du typhus à la Grosse-Île, devient curé de St-Vallier, de 1854 à 1880, et meurt retiré à Québec en 1896.

13o M. Michel Lemieux le remplace. Né en 1811 à Saint-Joseph de Lévis, vicaire à Yamachiche de 1835 à 1839, curé chez nous un an (1840-41) avant de diriger les séminaristes à Nicolet, puis la paroisse de Beaumont, et de finir ses jours à l’hôpital-général de Québec, où il est aumônier, de 1848 à 1874.

14o M. Didier Paradis, né en 1810 à Saint-André de Kamouraska, après cinq années de vicariat dans sa paroisse natale, à St-Gervais et à St-Roch-des-Aulnaies, remonte le fleuve jusqu’à notre Pointe, où il bâtira, un peu de ses mains, la deuxième église, où il restera de 1841 à 1859, alors qu’il passera vingt ans à la Baie-du-Febvre, d’où il se retire pour mourir à Nicolet en 1885. Le bon vieillard resta si attaché à ses paroissiens, que dans des scènes d’une touchante démence, il se croyait en visite de paroisse : il entrait dans chacune des chambres de sa retraite comme dans des familles distinctes, avec tout le cérémonial usité dans les visites des familles.

Nos plus-de-quatre-vingts-ans ont été baptisés par lui, quelques-uns même se rappellent sa figure, sa bonté, son horreur du libéralisme doctrinaire, son amour du Pape, pour qui il enrôlera neuf zouaves, rien qu’à la Baie. — Dur à lui-même, M. Paradis avait économisé, en quarante ans, $20,000, qu’il légua aux œuvres d’éducation, sans laisser un traître sou à sa famille. Dieu soit béni !

15o M. Arthur-Huhert Lassiseraie a baptisé et préparé à la Première Communion nos plus-de-soixante-ans puisqu’il ne partira qu’en 1871 pour Saint-François-du-Lac, où il décède en 1894. Né aux Trois-Rivières en 1828, vicaire à Yamachiche, deuxième curé de St-Paulin, de 1856 à 1859, il laisse chez nos vieillards un souvenir bien net. Le nom original de sa famille était Lefebvre ; à cause d’une touffe de cerisiers qui distinguait la maison, naquit le surnom de Lacerisaie ; la théorie du moindre effort explique l’adoucissement de la prononciation en Lassisseraie. Pierre Lefebvre, percheron, établi aux Trois-Rivières en 1650, fut l’ancêtre des Lefebvre dits Senneville, Claude, Lafond, Descôteaux, Lassisseraie, Beaulac, Labaie, Désilets, Denoncourt,