Page:Duhamel - La Vie des martyrs.djvu/153

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Les nuits sont horriblement chaudes. J’en souffre pour lui.

Je viens le voir, une dernière fois, le soir, et l’encourage au sommeil. Mais son regard est large ouvert dans la nuit et je sens qu’il s’attache au mien avec anxiété.

La fièvre rend sa voix haletante :

— Comment voulez-vous que je dorme avec toutes les choses à quoi je pense ?

Puis il ajoute plus bas :

— Alors, vous voulez ? Vous voulez ?

L’obscurité m’encourage, et, de la tête, je fais le signe qui dit : oui !


*


En achevant ses pansements, je lui ai parlé, du fond de mon cœur :

— Léglise, nous t’endormirons demain. On examinera la chose sans que tu souffres, et on fera le nécessaire.

— Je sais bien que vous la couperez…

— Nous ferons ce qu’il faudra faire.

Je devine que les coins de sa bouche doivent s’a-