Si donc cette partie extrême, qui est le lieu, a la propriété de contenir, si elle constitue une enveloppe, c’est par la nature de la lumière,
» Cette partie ultime, d’ailleurs, ne contient pas seulement ; elle conserve ; or si elle possède le pouvoir de conserver, c’est en vertu de l’influence qu’elle exerce sur les autres choses, et cette influence s’exerce par la nature de la lumière.
» C’est donc par la nature de la lumière que le premier corps possède la propriété de contenir et de conserver ; et si les autres corps ont aussi cette propriété, c’est en vertu de leur participation à cette même nature ; et si chaque corps, dans l’ordre de l’Univers, est lieu et forme d’un autre corps, c’est par la nature de la lumière qu’il y a droit. »
Il est difficile de lire ces considérations sans se souvenir de la théorie que développait Robert Grosse-Teste lorsqu’il montrait, en la lumière, la cause de la formation et de la séparation des diverses sphères célestes ou élémentaires[1]. Ces réflexions sur la lumière conduisent, d’ailleurs, le Liber de Intelligentiis à tenir, au sujet du lieu, des propos qui rappellent vaguement ceux de Proclus[2].
Nous ne suivrons pas dans tout son développement la théorie exposée par le Liber de Intelligentiis ; le Liber de causis y est souvent cité ; plus souvent encore, il y est imité. Nous nous contenterons de rapporter sommairement ce que ce livre dit des Intelligences qui meuvent les orbes célestes et des différences qu’il marque entre elles et Dieu,
« Le Livre des causes nous enseigne[3] qu’une vertu unie a plus d’infinitude qu’une vertu propagée et subdivisée ; partant un être qui a une puissance infinie doit être simple et posséder le plus haut degré de simplicité ; or le VIIIe livre des Physiques nous enseigne que la Cause de toutes choses est toute puissante, attendu qu’elle meut d’un mouvement continu et éternel ; elle est donc simple et très simple. »
Afin de donner un mouvement éternel, cette Cause doit être éternelle. « Or[4], si une chose est éternelle, elle est tout acte ; car si une chose est en puissance, il est possible qu’elle soit non-être — possibile est ut sit non ens — et cela, dans le genre où elle se trouve en puissance. Si, par exemple, elle est substance en puissance, il est possible qu’elle ne soit pas substance ; si c’est de quan-