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ANTONIA

Tu n’es plus à toi ;
Tu n’es plus qu’à moi ;
Et vois !

L’heure est suprême ;
Je suis blême ;

Ma voix qui t’appelle
Faiblit ; mes genoux chancellent ;

Mes yeux d’ombre s’emplissent…
Auxiliatrice,

Hélas ! hélas !
Pourquoi ne viens-tu pas ?


Au loin, les cloches.


Les cloches, les tristes cloches, les cloches saintes
Tintent
À travers les brumes éteintes.

Ô douces cloches,
Sonnez parmi les roches ;

Sonnez et répandez vos voix vaporeuses,
Cloches, ô cloches bienheureuses ;

Répandez vos pensées
Et ces regrets des choses dispersées
Et ces méditations dont nos détresses sont bercées ;