Page:Dujardin - De Stéphane Mallarmé au prophète Ezéchiel, 1919.djvu/41

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Je ne saurais accepter, nous dit-il à propos d’Ibsen, la théorie selon laquelle n’auraient droit à l’appellation de symboles que les images idéales et les personnages abstraits. Pour moi, tout est symbole qui donne le signe d’une chose ; et des personnages peuvent très bien, en vivant de leur vie réelle d’individus et de membres d’une société, composer la figuration d’un concept métaphysique ou moral[1].

La question est de savoir s’il n’est pas, non seulement possible, mais nécessaire de prendre son point d’appui sur le réel, et sur le plus réaliste réel, pour aller jusqu’au symbole.

Voulez-vous que nous essayions de préciser en quoi consiste ce réalisme qui doit servir ainsi de point d’appui au symbole, et vers lequel ont tendu toutes nos aspirations ?

  1. Essais de critique dramatique, II, 69.