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CHAPITRE VI


« Demandez la Presse ! La Presse ! Assassinat de l’Archiduc et de l’Archiduchesse d’Autriche ! Demandez la Presse ! »

Une nuée de crieurs s’éparpillait sur les boulevards et les avenues de Paris, le soir du 29 juin 1914. Les voix éraillées s’égosillaient et s’essoufflaient à qui mieux mieux ; car les camelots savent que plus ils vont vite, plus l’acheteur se hâte de tirer sa monnaie pour les happer au passage. Les feuilles du soir s’enlevèrent comme si l’aquilon lui-même les eût emportées, et tous les hommes causèrent gravement par les rues et dans les cafés.

On avait assassiné déjà bien des personnages, mais cet attentat sentait la poudre. Les rodomontades allemandes étaient montées dernièrement à un diapason d’impertinence telle, que l’agacement gagnait les Français, même les plus pacifistes. Par téléphone, les Tétraèdres furent convoqués à Passy, mais Rhœa n’y put arriver qu’à dix heures du