Page:Dulaure - Des divinités génératrices ou du culte du phallus chez les anciens et les modernes, 1805.djvu/129

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

vigne ; un troisième traînait un bouc ; un quatrième était chargé d’un panier de figues ; une figure du Phallus fermait la marche. On néglige aujourd’hui, continue-t-il, cette heureuse simplicité ; on la fait même disparaître sous un vain appareil de vases d’or et d’argent, d’habits superbes, de chevaux attelés à des chars et de déguisements bizarres [1]. »

Voici quelle était ordinairement l’ordonnance de cette pompe religieuse :

La marche s’ouvrait par des bacchantes qui portaient des vases pleins d’eau ; ensuite s’avançaient de jeunes vierges recommandables par la pureté de leurs mœurs et par leur naissance, appelées canéphores, parce qu’elles portaient des corbeilles d’or remplies des prémices de tous les fruits, où se trouvaient des serpents apprivoisés, différentes fleurs, quelques objets mystiques, comme le sésame, le sel, la férule, le lierre, des pavots, des gâteaux de forme ombilicale, des placenta, et notamment le Phallus couronné de fleurs.

À la suite de cette troupe de vierges, paraissaient les phallophores : c’étaient des

  1. Plutarque, Œuvres morales, Traité de l’amour des richesses, vers la fin.