Page:Dulaure - Des divinités génératrices ou du culte du phallus chez les anciens et les modernes, 1805.djvu/142

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située sur les bords de l’Hellespont, s’avisèrent, les premiers, de tirer ce symbole de la dépendance des dieux-soleil, de l’ériger en divinité, et de lui rendre un culte particulier sous le nom antique de Priape. Ce dieu naquit dans cette ville, dit la fable, ce qui, en langage allégorique, signifie que son culte y prit naissance.

Priape était représenté comme un Hermès, un Terme, dont la tête, et quelquefois la moitié du corps, appartenait à l’espèce humaine. Sa figure était la copie de ces Hermès, ou Mercure, munis d’un Phallus colossal, qui étaient si nombreux en Grèce, dans les champs, sur les chemins et dans les jardins. Ils étaient évidemment une imitation des figures à Phallus disproportionné que les femmes d’Égypte portaient en procession, pendant les fêtes d’Osiris, et que l’on conservait dans le temple d’Hiérapolis, en Syrie.

C’étaient de tels Hermès à Phallus qui, placés dans les carrefours d’Athènes, furent mutilés dans une débauche nocturne par Alcibiade et ses compagnons, profanation qui eut pour lui des suites très fâcheuses.

C’était aussi à ces Hermès à tête humaine et à Phallus, que Philippe, roi de Macédoine,