Page:Dulaure - Des divinités génératrices ou du culte du phallus chez les anciens et les modernes, 1805.djvu/145

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Telles sont les fables fabriquées sur l’origine de Priape. Voici celles qui expliquent l’association de l’âne à son culte.

Un jour, Priape rencontra Vesta couchée sur l’herbe et plongée dans un profond sommeil. Il allait profiter d’une occasion aussi favorable à ses goûts lascifs, lorsqu’un âne vint fort à propos réveiller par ses braiments la déesse endormie, qui échappa heureusement aux poursuites du dieu libertin.

Lactance et Hygin attribuent à une autre cause l’usage d’immoler un âne à ce dieu, et cette cause est encore moins décente. Priape eut, disent-ils, une dispute avec l’âne de Silène que montait Bacchus lors de son voyage dans l’Inde. Priape prétendait être, à certain égard, mieux que l’âne, avantagé de la nature. La question, dit Lactance, fut décidée en faveur de l’animal, et Priape, furieux d’une telle humiliation, tua son concurrent. Hygin raconte au contraire que Priape fut vainqueur, et que l’âne, vaincu, fut mis au rang des astres.

Le peuple de Lampsaque, dit Pausanias, est plus dévot à Priape qu’à toute autre divinité. Il