Page:Dulaure - Des divinités génératrices ou du culte du phallus chez les anciens et les modernes, 1805.djvu/55

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imiter le naturel lascif du bouc [1] . » Voilà pourquoi Priape a souvent les formes du bouc ; voilà pourquoi on le confond souvent avec les dieux Pan, Sylvain et Satyre, qui ont la même origine que lui.

Les femmes se découvraient fort indécemment devant le taureau Apis ; elles faisaient la même chose devant le bouc de Mendès ou de Chemnis, et poussaient beaucoup plus loin leur étrange dévotion.

Dans l’intention, sans doute, de détruire le charme pré­tendu qui les maintenait dans un état de stérilité, elles s’offraient au bouc sacré, et se livraient à son ardeur brutale.

« Rien de si certain, dit le traducteur d’Hérodote, que l’infâme coutume d’enfermer des femmes avec le bouc de Mendès. La même chose se pratiquait à Chemnis (ville du Delta). Mille auteurs en ont parlé [2]. »

Des vers du poète Pindare, cités par Strabon, un passage de Clément d’Alexandrie, et plusieurs autres écrivains de l’antiquité attestent

  1. Arectis ita membris, ut hirci naturam imitentur. Diodore de Sicile, liv. 1, sect. 11.
  2. Notes sue l'histoire d'Hérodote par Larcher, tom. 2, pag 267 et 268.