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DÉPARTS ET ARRIVÉES

Le lendemain matin, nous arrivons dans le nouveau camp habité en majorité par des Allemands où l’existence collective — tout en étant réglée de la même manière — n’est plus du tout la même.

Tout semble fait pour nous être peu accueillant. En effet, il n’y a pas assez de baraques prêtes et deux cents d’entre nous doivent camper, pendant deux mois, sous les tentes.

Durant deux ou trois semaines, le temps étant assez beau, ce cantonnement à la scout ne manque pas de pittoresque sinon d’agrément. Mais avec les premières soirées fraîches de la fin d’août, les choses se gâtent un peu. Il faut s’habiller très chaudement pour se coucher et, le matin, commencer à se déshabiller graduellement pour être de nouveau en shorts au cours de l’après-midi.

Enfin, les nouvelles baraques, pourvues du chauffage central et d’un confort ultra-moderne, sont prêtes. Nous pouvons nous y installer et en jouir en « propriétaires ».

Départs et arrivées !

Les premiers temps, il fallait voir avec quelle curiosité intense, les nouveaux arrivée étaient entourés et harcelés de questions :

— Qu’y a-t-il de nouveau ? Que dit-on ? Que fait-on ? Que pense-t-on ?

Si le nouvel arrivé était un ami de la famille de quelqu’un, les questions redoublaient d’intensité :

— As-tu vu ma femme ? Que dit-elle ? Et mes enfants ?

Si le nouveau venu n’était pas connu, il éveillait de la méfiance. Je me souviens qu’un jour, à l’arrivée d’un