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LA VILLE SANS FEMMES

paroles tout ce qu’il peut y avoir de mauvais en lui et de réaliser en actes ce qu’il a de meilleur.

J’attends avec impatience l’arrivée du médecin militaire qui, en l’occurrence, est un jeune capitaine et docteur distingué qui manifeste un sens profond d’humanité. Il est le quatrième qui passe au camp depuis peu de temps. C’est à lui que l’on doit ici l’intelligente utilisation des services des treize médecins internés avec nous.

Tel est, en effet, le nombre des médecins du bourg : onze d’origine italienne, un Canadien français et un Anglo-Canadien. Sans compter un chirurgien-dentiste canadien-français.

Aidé d’un tel état-major dont la bonne volonté égale la bonne discipline, un chef peut faire beaucoup de choses. Et le service médical, au camp, est parfaitement organisé. Le médecin militaire a divisé ses lieutenants en deux groupes. Le premier assure le service quotidien de garde à l’infirmerie de l’hôpital tandis que l’autre s’occupe surtout des malades hospitalisés. Au moment de mon entrée à l’hôpital, ce deuxième groupe comprenait un médecin malade lui-même qui, souffrant d’insomnie chronique, habitait le bâtiment en qualité de docteur de nuit.

La santé des internés faisait, du reste, l’objet d’une surveillance constante. Si bien que sur les mille habitants du camp — si l’on excepte les maladies chroniques des vieillards (il y avait parmi nous quelques impotents, des aveugles et des paralytiques) —, il y avait rarement plus de douze lits occupés à l’hôpital. Quant au dispensaire, une cinquantaine d’internés y passaient par jour pour de petits