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Page:Dumas, Ascanio, t2, 1860.djvu/325

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ASCANIO.

mais les écoliers sont lestes, comme vous savez, et le nôtre avait déjà pris les devans. Tandis que vous sortiez de l’hôtel d’Etampes, il se glissait dans le cachot de son ami, et tandis que vous y entriez, vous, il en sortait.

— Mais je ne l’ai pas vu, je n’ai vu personne !

— On ne pense pas à regarder partout ; si vous aviez pensé à cela, vous auriez levé une natte, et sous cette natte vous eussiez vu un trou qui communiquait avec le cachot voisin.

— Mais Ascanio, Ascanio ?

— Quand vous êtes entrée, il dormait, n’est-ce pas ?

— Oui.

— Eh bien ! pendant son sommeil, Aubry, à qui il avait refusé de donner cette lettre, l’a prise dans la poche de son habit, et a mis une de ses lettres à lui à la place de l’autre. Trompée par l’enveloppe, vous avez cru brûler un billet de la duchesse d’Etampes. Point, vous avez brûlé une épître de mademoiselle Gervaise-Perrette Popinot.

— Mais cet Aubry qui a blessé Marmagne, ce manant qui a failli assassiner un gentilhomme, paiera cher son insolence ; il est en prison, il est condamné.

— Il est libre, et c’est à vous surtout, madame, qu’il doit sa liberté.

— Comment cela ?

— C’est le pauvre prisonnier dont vous avez bien voulu demander en même temps que moi la grâce au roi François Ier.

— Oh ! insensée que j’étais ! murmura la duchesse d’Etampes en se mordant les lèvres. Puis après avoir regardé fixement Benvenuto : Et à quelle condition, conti-