Aller au contenu

Page:Dumas, Ascanio, t2, 1860.djvu/338

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
330
ASCANIO.

venuto ; vous savez bien que vous n’avez qu’un mot a dire pour cela.

— Oui. mais moi je veux qu’il continue. Vous avez raison, Diane, il y a des choses qui veulent être creusées jusqu’au fond. Dites, monsieur, dites, reprit le roi en couvrant d’un même regard le sculpteur et la duchesse.

— Mes conjectures allaient donc leur train, quand une incroyable découverte vint leur offrir un nouveau champ.

— Laquelle ? s’écrient à la fois le roi et Diane de Poitiers.

— Je me traîne, murmura Cellini en s’adressant à la duchesse.

— Sire, reprit la duchesse, vous n’avez pas besoin de tenir ce lis à la main pour entendre toute cette longue histoire. Votre Majesté est si bien habituée à tenir un sceptre et à le tenir d’une main ferme, que j’ai peur que cette fleur fragile ne se brise entre ses doigts.

Et en même temps, la duchesse d’Etampes, avec un de ces sourires qui n’appartenaient qu’à elle, étendit le bras pour reprendre le bijou.

— Pardon, madame la duchesse, dit Cellini ; mais comme le lis joue dans toute cette histoire un rôle important, per mettez que pour joindre la démonstration au récit…

— Le lis joue un rôle important dans l’histoire que vous allez raconter, maître, s’écria Diane de Poitiers en arrachant par un mouvement rapide comme la pensée la fleur des mains du roi. Alors madame d’Etampes a raison, car pour peu que l’histoire soit celle que je soupçonne, mieux vaut que ce lis soit entre mes mains qu’entre les vôtres ; car, avec ou sans intention, peut-être que dans un mou-