ACTE CINQUIÈME.
LE DUC DE GUISE.
LA DUCHESSE DE GUISE.
SAINT-MÉGRIN.
SAINT-PAUL.
Scène PREMIÈRE.
(Elle a encore sur la tête les fleurs dont elle était parée au troisième acte ;
elle écoute sonner l’heure.)
Minuit et demi… avec quelle lenteur l’heure se traîne !… Oh ! s’il pouvait m’aimer assez peu pour ne pas venir !… Jusqu’à une heure du matin, les portes de l’hôtel resteront ouvertes : déjà j’y ai vu entrer les ligueurs qui doivent s’y réunir. Sans doute, il n’était pas avec eux. Encore une demi-heure d’angoisses et de tourments… et depuis deux heures que je suis enfermée dans cette chambre, je n’ai fait qu’écouter si je n’entendais point le bruit de ses pas. J’ai voulu prier… prier… — (Écoutant en se rapprochant de la porte.) Ah ! mon Dieu ! Non… non… ce n’est pas encore lui… — (Allant vers la fenêtre.) Si cette nuit était moins sombre, je pourrais l’apercevoir, et, par quelque signe peut-être, l’avertir du danger ; mais nul espoir ! La porte de l’hôtel se referme !… il est sauvé ! pour cette nuit du moins… Quelque obstacle l’aura arrêté loin de moi. Arthur n’aura pu le trouver ; et peut-être demain sera-t-il un moyen de lui faire connaître le piège où on voulait l’attirer. Oh ! oui, oui, j’en trouverai… je… — (Écoutant.) J’ai cru entendre. — (S’approchant de la porte.) Des pas, encore ! ce sont ceux de M. de Guise… non, non… On monte ; on s’arrête. Ah ! on se rapproche… On vient ! — (Avec effroi.) N’entrez pas ! n’entrez pas ! fuyez ! Fuir, et comment ! C’était derrière lui que la porte s’était refermée. Ah ! mon Dieu ! plus d’espoir !