Page:Dumas - Gabriel Lambert, Meline, 1844.djvu/123

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
113
UN COIN DU VOILE.

et répondant à ses propres pensées, au fait, je suis bien bon de me tourmenter ainsi ! Bah ! je suis jeune, je suis riche, je jouis de la vie, cela durera tant que cela pourra.

« Il prit le second verre et l’avala comme le premier.

« — Ainsi, docteur, dit-il, vous ne me conseillez rien ?

« — Si fait, je vous conseille d’avoir confiance en moi et de m’annoncer ce qui vous tourmente.

« — Vous croyez donc toujours que j’ai quelque chose que je n’ose pas dire ?

« — Je dis que vous avez quelque secret que vous gardez pour vous.

« — Important ? dit-il avec un sourire forcé.

« — Terrible.

« Il pâlit et prit machinalement le goulot de la bouteille pour se verser un troisième verre.

« Je l’arrêtai.

« — Je vous ai déjà dit que vous vous tueriez, repris-je.

« Il se laissa aller en arrière en appuyant sa tête au lambris.

« — Oui, docteur, oui, vous êtes un homme