Page:Dumas - Gabriel Lambert, Meline, 1844.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
7
LE FORÇAT.

par leur seule vue, de l’idéal à la réalité.

« Il va sans dire qu’il ne faut laisser traîner devant eux, ni vos bijoux, ni votre argent.

« La chair est faible, comme vous savez, et comme un vieux proverbe dit : qu’il ne faut pas tenter Dieu, à plus forte raison ne faut-il pas tenter l’homme, surtout quand cet homme a déjà succombé à la tentation.

« Tout à vous. »


J’appelai Jadin, et je lui fis part de notre bonne fortune. À mon grand étonnement il ne reçut pas la communication avec l’enthousiasme auquel je m’attendais ; la société dans laquelle nous allions vivre lui paraissait un peu mêlée.

Cependant, comme, après un coup d’œil jeté sur notre équipage, il aperçut sous les bonnets rouges dont elles étaient ornées quelques têtes à caractère, il prit assez philosophiquement son parti, et faisant signe à nos nouveaux serviteurs de ne pas bouger, il porta une chaise sur le rivage, et, prenant du papier et un crayon, il commença un croquis de la barque et de son terrible équipage.